Il y a un an, enceinte de 10 semaines, nous nous rendons aux urgences de st chamond pour une petite inquietude. Lorsque j'annonce l'âge de la grossesse, la gynéco me dit "ah non, c'est pas possible, ce que je vois à l'écho c'est beaucoup plus petit que ça, 10 semaines c'est impossible, il y a erreur." et elle explique à la jeune étudiante en formation, "regarde, là, quand on mesure ça ne peut pas être un embryon de 10 semaines, regarde, soit il y a erreur sur le calcul, soit, il a cessé de grandir, tiens regarde, en effet, quand on ecoute, on n'entend pas d'activité cardiaque". je regarde mon conjoint, et en voyant les larmes se dessiner dans ses yeux je comprends... On me fixe un rdv dans quelques jours, pour "confirmer tout ça".
Quelques jours plus tard je reviens donc, non sans ce petit espoir qui m'avait été laissé du fait du terme "confirmation", et repars avec un médicament, "vous verrez si vous avez besoin, vous prenez le 2ème le lendemain". comment savoir à quoi peut ressembler le "en avoir besoin", à quoi s'attendre etc. La première prise se fait dans le calme de mon foyer, avec violentes douleurs et saignements. 24 h plus tard, les douleurs repartent et d'atroces crampes me mettent dans les vapes, me font vomir au point que je ne peux plus me lever ou me déplier. prête à perdre connaissance, j'ai le temps de demander à mon conjoint démuni d'appeler une ambulance, impossible pour moi de me mouvoir jusqu'à la voiture. A l'arrivée aux urgences, "mais oui, madame, c'est normal, c'est douloureux un avortement".
Mon conjoint explique que je ne suis pas très "chochote" et que là vraiment ça ne va pas du tout du tout, et que je dois voir le gyneco de garde, meme s'il est 3h du matin svp. Merci à celle qui entendant mon 50/10 à l'échelle de ma douleur décide en effet de me prendre en charge en urgence. le brancard sur lequel je me trouve est donc déplacé jusqu'au service maternité de l'hopital, où j'attends que le docteur arrive, me demandant de me le lever et d'enjamber ce brancard qui ne s'ouvre pas sur le côté comme si j'en etais capable, et me réexplique lui aussi, clairement non sans un leger agacement de l'avoir réveillé, que oui, un avortement c'est tres douloureux, et que si tout le monde venait aux urgences parce que ça fait mal au ventre..... mais heureusement mon conjoint, lui, parvient à m'aider à me mouvoir jusqu'au fauteuil d'oscultation. Lorsque j'explique ma situation au medecin et demande, en larmes, si ces douleurs signifient que je ne pourrai pas avoir d'enfant par la suite, il me coupe en me disant que l'avenir, on s'en souciera plus tard (et je comprends donc que, comme il le dit", là il faut gérer l'urgence".).
A 4 pattes par terre il gratte donc ce qu'il restait de la poche restée coincé en pleine expulsion par mon utérus. Une véritable scène de boucher digne des films d'horreur (merci l'EMDR, que je conseille chaleureusement, qui m'a permis de dépasser ces trauma visuels). entendons-nous bien, je le remercie d'avoir fait ce qu'il fallait en l'instant T, bien evidemment. je dénonce la maladresse de la forme uniquement.
Sans réponse sur la suite ni accompagnement d'ailleurs pour m'aider à ma relever, le docteur occupé à trier au sol ce qui pourrait permettre d'être récupéré à des fins d'analyses, me suggère de prendre rdv dans un mois pour les resultats d'analyse.
Je viens ici dénoncer le manque d'accompagnement et d'empathie de l'ensemble du personnel du service maternité, jusqu'à la secrétaire qui refusait de transmettre à mon gyneco les resultats d'analyses, pour m'eviter de revenir les recuperer moi, ici à nouveau, à l'occasion d'une consultation avec le gynecologue qui avait envoyé mes "produits de conception". Bref, un cauchemar du debut jusqu'à la fin.
Ce n'est pas le lieu ici, mais j'en profite également pour dénoncer comme il est violent de se voir fermer la porte des associations de soutien, sous le prétexte qu'à quelques jours près, vous n'avez pas porté votre bébé assez longtemps pour obtenir du soutien et pouvoir trouver un espace de parole et de reconstruction.